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Les petites tribulations d'une famille ordinaire
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20 janvier 2015

Il est grand temps de rallumer les étoiles #1

Apollinaire

Samedi 17 janvier avait lieu le colloque "Le bonheur a-t-il sa place à l'école ?", organisé par la Fabrique Spinoza.

Je ne les connaissais pas avant cet évènement, voici ce qui les définit (extrait de leur site internet) : La Fabrique Spinoza, est le think-tank du bonheur citoyen. C’est un think-tank économique et politique multi-partisan dont la mission est de redonner au bonheur sa place au coeur de notre société. 

Vaste programme, n'est-ce-pas ?! Ils organisent en février les journées du bonheur au travail pour ceux que cela intéresserait.

Samedi, j'ai donc passé une journée tout à fait suprenante car j'ai rencontré des personnes inspirées, motivées et motivantes, incroyables !!!

J'ai pris au moins 30 à 40 pages de notes, c'est pour dire !

Voici un bref résumé du déroulé de la journée. Il y aura prochainement des vidéos accessibles des interventions, je complèterai donc cet article le moment venu.

 

La matinée était réservée aux discours des intervenants :

Introduction de Jean-Paul Delevoy, président du conseil économique, social et environnemental. Je ne sais pas vraiment quel rôle joue ce monsieur dans notre république, il est clair qu'il faut que je prenne plus de temps à étudier les arcanes de notre société. En tout cas, son discours d'ouverture fût chaleureusement applaudi et j'en retiendrais les grandes lignes suivantes :

"Notre société doit être un espace d'émotions partagées et cela commence par l'école, où l'on doit cultiver l'émerveillement, le rêve.

Où il faut colorer sa vie."

"Le drame d'aujourd'hui est le défaut de l'altérité, il faut retrouver le goût de vivre ensemble."

 

Heureux et solidaires à l'école de Jacques Lecomte

Ce personnage aux 20 métiers est docteur en psychologie et spécialisé en psychologie positive. J'ai adoré l'écouter, c'était vraiment intéressant. Voici les grandes lignes générales retenues :

  • Psychologie positive, définition : Etude des conditions et processus qui contribuent à l'épanouissement ou au fonctionnement optimal des individus, des groupes et des institutions.
  • Le rôle des professeurs est d'enseigner et d'éduquer, les deux versants sont essentiels.
  • Tenter d'être inspirant pour inspirer les élèves. Mais pour cela, il faut soi-même faire des rencontres inspirantes.

Deux thèmes très concrets ont également été abordés, argumentés par les résultats d'études (que je ne peux citer ici, je n'ai pas eu le temps de TOUT noter !) : l'apprentissage coopératif et l'apprentissage de la médiation.

L'apprentissage coopératif se base sur le tutorat par les élèves sur la base du volontariat mais pas sur la même classe d'âge (2/3 ans en-dessous)... Tiens, cela ne vous rappelle pas les principes de base de nombreuses pédagogies dites nouvelles comme celle préconisée par Maria Montessori ?!

Résulats : Progression des élèves tuteurs et des élèves tutorés.

Toutefois, les élèves volontaires ne sont pas toujours ceux que l'on pense. Certains élèves en difficulté ont tenté l'expérience, leur progression a été plus forte que celle des élèves qui ne présentaient pas de difficulté car la mise en responsabilité, la préparation des exercices pour le tuteurs les recherches ont permis de les sortir d'une impasse, d'une étiquette et d'un manque de confiance.

Les bénéfices d'un apprentissage coopératif sont donc multiples, de l'ordre du cognitif et relationnel. Dernier point qui me semble important : les élèves tuteurs qui sont en difficulté ne diront pas aux élèves tutorés "Pourquoi, tu n'y arrive pas, c'est facile !" car eux savent que c'est difficile. Une belle démarche d'empathie.

J'ai eu la chance de pouvoir tester ce système à deux reprises dans ma scolarité, surtout en terme de tuteur et je suis témoin des bienfaits que cela m'a apporté. En tant que bonne élève, je devais aider G. à relire sa dictée (CM1 ou CM2). Et là, j'ai compris. "Une allée de pains" avait-il écrit. J'ai compris qu'il ne comprenait pas le sens des phrases, que ce n'était pas de la paresse de sa part mais autre chose. Une première prise de conscience de nos différences.

Puis en 4ème/3ème, un professeur de français exceptionnel. Il proposait de pouvoir relire nos dictées avec ses voisins de table avant de pouvoir la rendre. Ce système a été bénéfique car je faisais quasiment toujours la même erreur, et m'en apercevoir et la corriger par moi-même (mais avant la note); quel bonheur. Que de stress en moins, c'est de cela dont je me rappelle... Et des larmes de joie de E. car pour la première fois, elle n'avait pas eu 0 en dictée. Il était exceptionnel pour bien d'autres côtés, mais ce modeste exemple a pourtant en son temps fait lever des boucliers... LES NOTES !!!

La médiation scolaire par les pairs sur base du volontariat. (Je veux absolument y être formé !).

Il s'agit d'appliquer des techniques de médiations pour résoudre les conflits. Les enfants sont formés par des adultes eux-mêmes formés. Les résultats sont spectaculaires pour tout ce qui touche à la violence, car elle arrive souvent par une mauvaise voire un manque de communication. Les élèves trouvent un accord à 93 % des conflits, qui sont satisfaits à 86 % des cas. Un exemple parmi tant d'autres pour améliorer "le vivre ensemble" et la violence banalisée, notamment en cours de récréation.

Pour finir, voici les trois qualités principales que l'on attend d'un bon thérapeute, que l'on pourrait étendre aux professeurs :

  • empathie
  • authenticité
  • considération inconditionnelle à l'égard du patient.

J'en parle car compte-tenu du temps passé par les enfants à l'école, les professeurs sont des tuteurs potentiels de résilience mais tout autant des anti-tuteurs potentiels. Autant faire pencher la balance du bon côté !

 

L'environnement relationnel, première condition du bonheur à l'école de Ilona Boniwell, André Giordan, Pierre-Yves Sanséau.

Les grandes lignes des trois intervenants :

Ilona Boniwell

Quand on demande aux parents ce qu'ils souhaient le plus pour les enfants, la réponse hunanime est le BONHEUR.

Le bonheur n'est pas un luxe. Outre les risques liés au stress, si un enfant prend des antidépreseurs avant ses 26 ans, cela augmente fortement le taux de suicide.

Plus les gens sont heureux, plus ils sont créatifs, plus ils trouvent de solutions et ont de meilleures relations humaines.

Avoir des aptitudes au bonheur, cela s'apprend, il existe même un programme pédagogique en 6 points, développé par Ilona Boniwell :

  1. un être postif
  2. un corps en forme
  3. des émotions positives
  4. un esprit positif
  5. une direction positive
  6. des relations positives.

André Giordan

Le désir d'apprendre ne doit pas disparaître. Il faut donner du sens à l'école, favoriser la création, l'autonomie.

L'élève devient un conommateur de connaissnace, il attend passivement que le profeseur lui enseigne quelque chose.

Il a conclu sur cette belle citation "Quoi que tu fasses c'est dérisoire, mais il est essentiel que tu le fasses." Gandhi.

Pierre-Yves Sanseau

Ce profeseur de management se décrit comme ayant les pieds sur terre et la tête dans les étoiles. Ayant une double vision, française et outre-atlantique, il pose un regard critique sur les deux systèmes éducatifs. Ses enfants, en plus des nombreux "good job", ayant reçu de nombreux lots de smileys sur leurs copies ont découvert le système français : des injonctions, du rouge sur leur copie, des regards noirs. Il reste également critique sur le système américain, mais sur d'autres points.

Pour lui, le monde de demain se doit d'être créatif car nous avons beaucoup a trouver. Les élèves doivent donc explorer leurs potentiels créatifs pour répondre à la lente érosion de nos sociétés, et ne plus simplement "bien" répondre aux questions des professeurs. De même, il pense qu'il faut mettre les salariés en situation de bonheur pour qu'ils soient créatifs.

J'ai adoré sa manière à lui d'enseigner le management. II a crée des stages d'étonnement en entreprises. Le seul but des élèves, sortant des écoles prépa type HEC, est de s'étonner... Le rapport de stage n'est pas noté ! 

Comme il l'a souvent souligné, la route est encore longue pour que le bonheur se fasse la part du lion dans notre société...

 

Je m'arrête là pour aujourd'hui sinon l'article risque fort d'être indigeste !! Je m'excuse pour le manque de fluidité de l'article, être la journaliste d'un jour est vraiment un exercice difficile !

Je termine par une dernière citation, pour le plaisir :

"Il faut essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple" Prévert.

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Commentaires
C
Oui, pas de problèmes si tu veux y faire référence dans ton article. Au contraire ça me fait plaisir de partager :-) ! Je les ai aussi transmis à la Fabrique Spinoza. <br /> <br /> Pour le format de ces notes, il s'agit de mind mapping (une façon de poser ses idées dans un schéma avec un thème central et des branches); il y a un très bon bouquin de pédagogie qui en parle très bien (apprendre autrement avec la pédagogie positive de A. Akoun et I. Pailleau)!
C
Bonjour Céline, désolée de ne répondre que maintenant... Je suis allée à cette journée en tant que "parent", très intéressée par toutes ces approches positives et bienveillantes! J'ai repris mes notes de mon côté, et je les ai mises sous forme de Mind Maps : https://fr.pinterest.com/pin/422001427559107959/ J'ai bien noté la date du 21 mars dans mon agenda. Nous nous croiserons peut-être! :-)
C
Merci de partager tes notes sur cette journée... J'y étais également, et c'était vraiment très riche et passionnant. J'ai également pris des notes (mais moins que toi!) et ce n'est pas facile de résumer tout cela en quelques mots. ;-)
T
Cette rencontre devait vraiment être enrichissante et je suis curieuse d'en savoir plus. Des idées/remarques qui me viennent au fil de ta lecture.<br /> <br /> - L'apprentissage collaboratif était à la base des enseignements des école du 19e siècle je crois. Il y avait alors une centaine d'élève sous la supervision d'un seul professeur. Il divisait alors les élèves en groupe et les plus avancés travaillaient avec les plus petits. Le même principe a été conservé pendant longtemps jusqu'à ce que les classes soient segmentés par niveau et réduites à une trentaine d'élèves. <br /> <br /> Par contre en langue et à la fac le tutorat est aujourd'hui très à la mode.<br /> <br /> - la médiation scolaire : génial comme idée, un peu comme à Summerhill où le fait que les enfants se jugeant entre eux donnent des résultats surprenants. Mais le côté formation est intéressant, mais est-il indispensable ?<br /> <br /> Je vais de ce pas lire les pages ouvertes en cliquant sur tes liens.
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