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Les petites tribulations d'une famille ordinaire
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1 juin 2015

Les cerices de la peur...

cerises

 

Récit d'une petite scène anodine devant l'école...

Il est 13h20. En attendant l'ouverture du portail de l'école, nous avions décidé avec Adrien d'aller cueillir quelques cerises sur les fruitiers situés derrière l'école, sur un terrain communal. Le soleil brille, nous avons le coeur en joie.

Nous cueillons et glanons de-ci de-là quelques cerises sucrées et juteuses. Un régal.

Nous décidons d'en offrir une à la maîtresse.

Dans l'école, la récréation bat son plein, les enfants jouent, courent et s'inventent des histoires. Adrien aperçoit une de ses amies derrière le grillage et se précipite pour lui offrir une cerise. Quelle joie dans le regard de cette fillette devant la gourmandise, quelle joie du coeur pour moi devant l'élan de générosité (disons que ce n'est pas toujours la même histoire avec son petit frère !).

Bien mal nous en a pris, nous nous sommes pris un mini-sermon de la maîtresse : "Et les risques d'etouffement, et les risques d'allergie ? Non madame, je ne peux pas le permettre, vous comprenez ?".

 

En fait, oui, j'entends vos arguments mais cela me questionne...

Comment en est-on arrivé à avoir peur des cerises ?! D'où cela vient-il ? Nous vivons dans une sorte de psychose collective.

Faut-il avoir peur de tout ? Danger réel et fanstasme ?

Heureusement que tout le monde n'a pas peur de l'étouffement à la cantine, sinon, on mangerait nos repas quotidiens en intra-veineuse... Ce sera peut-être pour bientôt !!

Quant aux allergies, peut-être, qu'en sais-je ? Je que je vois c'est surtout une peur généralisée qui nous fait croire que les aliments emballés dans du plastique sont sains et sans dangers ! Peur des aliments, oui, j'en ai peur car quand on se penche sur la question de l'origine des aliments, les modes de production, Monsanto et compagnie, des frissons parcourent mon corps.

Une Terre nourricière surexploitée, malmenée... Quand on spécule sur la faim, oui cela fait très peur.

J'y vois aussi une peur de sortir des règles, des normes, du cadre... Oui, c'est cela que j'ai vu dans les yeux de cette maîtresse. Peur des conséquences, d'éventuels procès, remarques, peur de sortir du rang...

Comment avons-nous pu survivre pendant des millénaires sans normes ISO ?!! Je vous le demande ?!

Et pourtant, ce ne sont que des cerises cueillies sur un arbre...

Qu'en sera t-il pour des questions plus importantes, pour les réels dangers.

Avons-nous perdu tout sens commun ?

Faut-il donc tout interdire pour protéger nos enfants, les mettre dans une cage dorée. Ils y seront bien, mais surtout ne les en sortez pas.

Captivité...

Les dangers existent pour nos enfants, mais je préfère et de loin, les accompagner dans leurs prises de risque maintenant, à leur échelle que découvrir qu'ils le font plus tard plus fort, dans l'inconscience, seuls, sans avoir appris à maîtriser ces risques. Il en va de notre devoir de parents.

Oui, c'est beau un bambin qui fait ses premiers pas, aidons le, juste un peu et regardons le. Comme il semble loin le temps où il est né.

Oui, c'est beau un enfant qui grimpe aux arbres, accompagnons le, regardons le grandir maintenant seul.

Oui, c'est beau un enfant qui marche seul, dans la rue, sans adulte. Il se rend à l'école, à l'épicerie, chez un ami. Il est grand et fier de lui. Apprennons lui les règles de sécurité, aidons le à devenir autonome.

N'ayons pas peur, car cette peur n'évitera pas le danger réel.

Et oui, bien sûr, gardons un oeil sur la sécurité de nos enfants, mais laissons les vivre aussi !

 

J'en parle, non pas pour blâmer cette maîtresse, mais bien parce que cela me questionne au plus haut point. Et peut-être même que je lui ressemblerai dans quelques temps.

Nous semblons pris dans une sorte de psychose collecive nourrie par une machine médiatique qui s'efforce à ne montrer que le côté sombre de l'humain. Bien sûr qu'il faut dénoncer les abus, les horreurs de ce monde. Mais il faut aussi regarder tout ce qui est beau et bon. Tourner notre regard vers la joie.

Les joies simples et que nous offre la vie...

Comme de manger des cerises...

A midi. 

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Commentaires
C
Nous on a tenté.!!!.. (aussi en réaction à cet article!). Louis a voulu partager ses cerises avec ses amis de la classe. Nous avons donc apporté un petit panier et .... i n'y a eu aucun problème! La maîtresse a distribué une cerise à chacun et mon petit garçon était heureux de partager sa récolte!<br /> <br /> (Est-ce la maîtresse ou le fait que ce soit une école privée?)
M
hehe, je me suis fait "reprimande" par la maitresse hier parce que j'avais mis des amandes dans la lunch-box de mes filles! Je partais du principe que comme c'est moi qui leur fourni il n'y avait pas de probleme, mais visiblement c'est interdit...
E
Héhéhé, merci pour cet article qui rejoint mes questionnements face aux réactions des voisins qui assistent en direct à la croissance de ma petite.<br /> <br /> <br /> <br /> Jusqu'à ses trois ans, c'était du "elle est débrouillarde", "tu l'élèves à la dure et ça marche", "quelle vivacité", etc... À quatre ans et des brouettes, à l'âge où elle prend son envol, elle quitte mon giron, elle explore seule on quartier, son hameau, les champs et les fossés, c'est "non non non fait attention", "retourne avec ta maman", "rentre dans ton jardin". What ? <br /> <br /> <br /> <br /> De quoi ont-ils peur ? Pourquoi refuser à nos mômes les aventures que nous avons vécues et qui nous ont formés ? <br /> <br /> <br /> <br /> Je vais finir par faire un apéro-mise au point avec mes chers voisins (et je les aime mes voisins, je crois que nous sommes bien loties, et qu'ils n'ont pas oublié ce que bienveillance signifie).<br /> <br /> <br /> <br /> "Encouragez-là à aller plus loin." "Rappelez-lui juste que les tracteurs roulent comme des oufs et qu'il lui faut limite marcher dans le fossé quand la route est étroite." "Donnez lui l'heure vu qu'elle n'a pas de montre." "Parlez lui du temps qu'il fait et de l'état des chemins dans la forêt." De vrais mots qui la feront grandir.<br /> <br /> <br /> <br /> Quand aux noyaux de cerise et la cantine sous perfusion... C'est le refus des capacités de l'enfant à grandir un peu tout seul et à prendre des risques que nous ne pouvons pas contrôler. Dans une société qui légifère, cadre, encadre et administre telle que la nôtre, ça ne pouvait pas vraiment évoluer autrement. Si ? <br /> <br /> <br /> <br /> Pour faire du bien à mon échelle, je n'ai pas peur (et je refuse cette peur) de jouer (nourrir, torcher, chatouiller, porter, embrasser, bavarder) avec les enfants des autres. Je lève les bras pour parer la chute quand ils grimpent aux arbres, comme je le fais pour la mienne.
M
Le fait est que, si l'enfant s'étouffe en effet avec un noyau de cerise, dans le monde d'aujourd'hui on peut très bien imaginer que les parents portent plainte contre la maitresse pour manquement à sa surveillance. <br /> <br /> <br /> <br /> J'ai une anecdote à ce sujet : quand nous sommes allés à notre dernière échographie, à un moment mon mari s'est levé et précipité vers l'écran en disant "j'ai vu un zizi!" (il a trèèès envie d'un petit garçon), ça m'a fait rire et j'ai fait bougé la sonde. L'échographe s'est mis en colère en nous menaçant d'interrompre l'échographie si on ne se calmait pas, arguant qu'à chaque séance il jouait des millions d'euros parce que si un problème n'était pas détecté on lui ferait un procès. C'était juste la réaction enthousiaste d'un papa... Pour ma première grossesse, nous passions la moitié de nos séances d'échographie à nous bidonner avec ce même échographe. Que s'est-il passé ce jour-là pour qu'il se montre si à cran... ?<br /> <br /> <br /> <br /> Je te rejoins dans ce que tu dis - et c'est très beau - mais la psychose est générale : on nous maintient dans la peur (le meilleur argument de vente au monde) et on nous monte les uns contre les autres, nous vivons dans la culture du coupable. De plus en plus de pression pèse sur les épaules des enseignants. <br /> <br /> <br /> <br /> Merci de nous ouvrir les yeux.
A
En effet, ce qui peut sembler bon pour nos enfants , ne l'est pas forcément aux yeux des autres... et oui dans notre métier, nous sommes tellement sur le qui-vive qu'on arrive à en oublier l'essentiel!!! Je ne juge pas cette maîtresse car elle a peut être eu une expérience délicate avec un parent un jour... personnellement, je sais qu'il m'arrive régulièrement qd je n'ai pas le droit de "prendre le gauche" mais pour le moment je n'ai rencontré aucun souci!
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