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Les petites tribulations d'une famille ordinaire
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16 janvier 2017

Janvier de bonne-maman

Immersion dans les années  50 avec un extrait "Les trésors de la cuisinière".

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L'hiver est la plus agréable saison pour les amis de la table, et janvier, sous ce rapport, est un des mois les plus favorisés. C'est le temps des joyeux banquets et des repas de famille. Dès le 6, on célèbre la fête des Rois. Puis vient la Saint-Charlemagne, non moins chère aux écoliers que la Saint-Nicolas ; puis encore avec la fête de Saint-Pierre, et de plusieurs autres bienheureux qui tiennent à l'honneur de nous faire goûter ces joies honnêtes qui ne font fermer à personne les portes du ciel.

 

En fait de légumes, il est vrai, les primeurs manquent ou ne sont que les produits de l'art, qui en les faisant naître, leur a enlevé la plus grande partie des dons de la nature ; mais combien sont nombreuses et riches les compensations qui font oublier ce léger inconvénient ! N'est-ce pas en janvier que le boeuf, le veau et le mouton, ont acquis toute leur succulence ?

 

N'est-ce pas à cette joyeuse époque de l'année que la chair des biensants protégés de saint Antoine est la plus onctueuse, et que sur l'étal des charcutiers abondent saucisses, boudins, andouillettes, hures de Troyes, pieds à la Sainte Menehoud ? C'est aussi pendant ce mois que le gibier est le plus abondant, et que depuis le sanglier jusqu'à l'alouette, tous ces hôtes de nos forêts, de nos plaines et de nos marais passent par les bataillons de nos cuisines. Les poules d'eau, les oies, les canards sauvages, les plongeons y arrivent du même pas que la bécasse, la bartavelle, le lièvre et le chevreuil.

 

Alors aussi, la volaille est la plus grasse, la truffe a le plus de parfum ; les poissons les plus beaux et les plus rares peuvent être transportées à de grandes distances, et quelque éloigné qu'ont soit de la mer, on peut manger des huîtres délicieuses.

 

Si les primeurs manquent, comme nous venons de le dire, les légumes conservés offrent une ample compensation ; les choux qui ont subi la gelée sont bien supérieurs à ceux qui n'ont vécu que sous les rayons du soleil : les choux de bruxelles, les navets, les choux-fleurs sont aussi savoreux que s'ils sortaient du jardin. Les salades sont nombreuses, et les plus beaux fruits, poires, pommes, oranges sont dans tout leur éclat.

 

Enfin janvier est par-dessus tout le temps des bonbons, des doux propos, du gai champagne et l'ont peut dire avec vérité, qu'alors pour les amants et les gourmets l'hiver n'a point de glaces (hormis celles des bals et des soirées).

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Commentaires
C
ouch là comme ça je ne m'y retrouve pas trop... vivement l'été et ses fraiches salades ;-)
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