L'héritage de nos enfants

Je ne sais pas pour vous, mais j'aime bien lire les livres ou les magazines de développement personnel, de bien-être ou de pyschologie. De temps en temps, cela permet de se poser quelques questions anodines voire parfois existentielles !! Il y a un petit jeu que j'affectionne, c'est de me projeter dans 20 ans. Ce n'est pas vraiment moi que je souhaite voir dans à 53 ans, mais visualiser mes enfants devenus adultes, les imaginer vivre sans nous (bon là c'est la panique, mais comment vivre sans eux ?).

Quel sera finalement l'héritage spirituel que nous leur leguerons ?

Mais surtout visualiser qui ils sont devenus. C'est là que je comprends que je ne les projette pas sur une profession ou bien sur une passion ou sur la famille qu'ils pourraient construire. Je me rends compte que j'aime les imaginer comme des êtres bons, aimants, solidaires, vertueux, courageux et avec un sens critique. Bien sûr, je les pare de qualités, mais ce que je souhaite finalement pour mes enfants, c'est plus que de la simple instruction, mais bien de l'éducation. Education pour eux mais aussi pour les autres.

Se projeter permet de comprendre quel système de valeur nous idéalisons et permet d'orienter un cap familial. Car, ce serait trop simple finalement si tout se faisait en un claquement de doigts. Les adultes de demain se construisent dès leur naissance.

Bon, clairement, même si beaucoup se joue dans la petite enfance, je préfère me dire que rien n'est jamais perdu. C'est terriblement stressant de se dire que nos erreurs dans la petite enfance comptent double, surtout que c'est justement durant cette période que nous "apprennons" notre métier de parents.

C'est bien beau de se projeter dans le futur, mais comment le concrétiser dans le présent. Chaque pas compte, et le chemin est long !

Finalement, les qualités que j'imagine chez mes enfants plus tard peuvent se décliner en 5 règles simples et applicables dès aujourd'hui. Des règles qui visent une certaine eigencence mais pour atteindre un état d'auto-discipline. N'est-ce pas cela le fameux âge de raison ? Ne vous inquiétez pas, nous n'avons rien d'une famille milito-rigide ! Juste une famille qui fait de son mieux avec ses propres outils.

1. la bonne humeur. Cette règle ne vise pas l'annulation de son être, de ses émotions, mais elle vise à se connaître et à dépasser un état de mauvaise humeur, colère, etc et de stabiliser son état . Notre attitude influence celle des autres et il est important de le reconnaître pour soi mais aussi pour les autres. Nous sommes des êtres sociaux, nous avons besoins des uns et des autres. Le bien-vivre ensemble est donc fondamental.

2. la politesse. Tout simplement par ce qu'elle permet de reconnaître l'altérité. De bien grands mots pour des simples merci et s'il te plait. Mais quand ces mots sont vraiment prononcés avec intention, ils sont essentiels.

3. le partage. C'est une évidence pour beaucoup mais pas encore pour mes enfants. Cette question est au coeur de leurs conflits sans que nous trouvions pour l'instant de véritables solutions. Le temps jouera en notre faveur, c'est certain. Une longue longue marche... 

4. l'entraide. Encore une évidence mais c'est tellement important de s'entraider, de compatir et d'être là pour les autres. Là encore, je trouve que les enfants savent s'entraider naturellement étant doué d'empathie. Cependant, les rivalités, notamment entre frères et soeurs, peuvent freiner ces élans d'empathie. Tout un travail de presque "ré-éducation" pour apprendre  dans un cercle vertueux à gérer les conflits, dépasser cet état et s'entraider.

5. Une certaine dose d'obéissance. Non, c'est clair que je ne veux pas dresser mes enfants, en faire des êtres sans conscience. Mais une certaine dose d'exigence permet tout simplement de rendre la vie plus facile au quotidien et un certain dépassement de soi. Je pense aussi à la gestion de la vie familiale et aux TIF (Travaux d'Intérêts Familiaux) !!. Il m'est toutefois impossible de parler d'obéissance sans parler de l'exemplarité des parents. Montrer l'exemple est fondamental. Incarner les valeurs que l'on veut transmettre me semble un préalable, même s'il est clair que nous sommes humains et donc ... imparfaits !! J'en parle ici car la notion d'obéissance ne s'applique pas seulement à l'obéissance à un tiers mais aussi à soi-même. Développer sa volonté, sa motivation intrinsèque.

Bon en tout cas, c'est important chez nous, même si... euh... nos enfants... comment dire ... sont encore petits !!

Aucun système n'étant parfait (et nous encore moins), ces règles sont sujettes à évoluer, être complétées, changées, etc. Mais elles sont une base constructive de ce que nous voulons transmettre à nos enfants pour aujourd'hui et demain.

Comments

[Gwen]

Pas mal d'interrogations ici aussi, et j'aime beaucoup ton article !

Le point qui me/nous pose question en ce moment est justement celui de l'obéissance. Dur dur de positionner le curseur, en ce moment nous avons le sentiment d'un "trop peu", qui nuit justement à la vie familiale / le maintien d'une forme correcte pour nous les parents, et donc justement à l'harmonie familiale dans son ensemble...

[Mae]

Cest drôle, je me pose pas mal de questions aussi en ce moment...

Le point le plus difficile pour moi serait le premier : la bonne humeur. Comment la transmettre ? Ma fille est assez râleuse en ce moment et je trouve ça bien plus énervant que les colères de ses petits frères (peut être parce que je considère qu'ils sont en âge de faire ces colères, que c'est une étape de leur développement).